• Ancestrologie

    Piere Alechinsky Ancestrologie

    Mon fils nous a offert un test génétique pour Noël et j'ai appris que j'étais ci et ça, un joyeux mélange comme tout le monde... J'ai donc eu envie d'en savoir plus sur mes origines, alors je me suis lancée dans des recherches généalogiques (qui ne sont pas terminées) et je trouve ça passionnant. 

    Les départements mettent à disposition sur internet leurs archives jusqu'en général les années 1900, à quelques années près, ça dépend des communes.

    J'en lis des pages d'état-civil, et j'adore, c'est comme lire une biographie d'un village. Et j'imagine selon les époques la vie que pouvait avoir ces gens à qui je redonne vie dans ma tête. Les série TV ayant beaucoup de succès, on pourrait très bien en imaginer une qui s'appellerait "Etat-Civil".

    Comment tous ces ancêtres auraient pu s'imaginer un jour revoir leur nom s'afficher après un clic sur un ordinateur chacun bien rangé dans la case d'un arbre généalogique ? Je leur offre j'espère une forme d'éternité, à eux qui ont sans doute eu une vie difficile, de manœuvrier, de meunier, de berger, de cultivateur, de maçon, de vitrier... Nombreux sont ceux qui ont perdu des enfants de quelques jours ou quelques mois, des femmes après l'accouchement... Nombreuses sont celles qui ont perdu la vie en la donnant, qui ont perdu des enfants jeunes à cause d'une épidémie, qui ont vu disparaitre des amants ignorant l'enfant à venir, qui ont du affronter la honte de donner naissance à un enfant sans père, qui ont vu disparaitre aussi de jeunes maris au travail ou à la guerre... Nombreuses aussi sont celles qui ont eu tant d'enfants, trop d'enfants parfois, souvent sans jamais en avoir le choix ... Et le bonheur dans tout ça ? Ils ont eu comme nous je pense leur part de bonheur, de malheur, d'illusions et de désillusions. Ainsi va la vie  !

    Ce qui est fascinant depuis que je fais ces recherches, c'est que le hasard de notre présence en ce monde, tient à chaque fois à l'union de deux personnes de générations en générations. Ces recherches me révèlent aussi que nos ancêtres ont leur part de mystère, les choses n'ont pas toujours été dites comme il se devait que nous sachions. Nous qui sommes encore là, pourquoi n'avons nous pas été assez curieux du passé, il ne nous est pas venu l'idée de poser des questions sur nos ancêtres à nos parents quand ils étaient encore en vie (on ne posait pas de questions), eux n'ont pas su nous raconter.

    Je vais essayer dans cette rubrique de redonner vie à certains de mes ancêtres, en faisant appel à mon imagination car la vérité de leur vie je ne peux que l'imaginer...

     

  • Mariage de mes parents

    Je viens de retrouver cette photo du mariage de mes parents. Elle n'avait jamais été exposée dans un cadre sur un buffet.

    Ma tante Raymonde, soeur cadette de ma mère est décédée à l'âge de 89 ans au printemps dernier.

    J'ai récupéré son album photo, surtout celui qu'elle avait elle-même conservé de ma grand-mère.

    C'est dans cet album, trésor des souvenirs des visages et des événements de ma famille maternelle que j'ai trouvé cette photo.

    Nos parents, en temps qu'enfant, nous les connaissons sous un regard particulier. 

    Nous ne connaissons pas vraiment les personnes qu'elles étaient vraiment.

    Sur cette photo, je les regarde comme des inconnus qui n'en sont pas vraiment et je les trouve un peu graves pour des jeunes mariés. Peut-être est-ce de la discrétion ou de la timidité. Les photographes de l'époque ne demandaient sans doute pas aux mariés de sourire. Le sérieux était sans doute de rigueur pour donner plus de solennité à l'événement. On ne faisait pas plein de photos, plusieurs poses suffisaient. On choisissait ensuite la meilleure pour donner aux proches et à la famille. Nous sommes le 23 décembre 1950, deux jours avant Noël à Sommepy-Tahure dans la Marne. Pas de robe blanche, juste un voile, un mariage en toute modestie. 

    Ce village a été rasé lors de la Première Guerre Mondiale.

    C'est dans ce village que mes grand-parents ont habité pendant quelques années, tous deux travaillaient pour les Chemins de Fer comme on disait à l'époque. Ma grand-mère était garde-barrière et mon grand père cheminot. 

    Je ne connais rien de ce village, je suis sûre d'y être allée avec mes parents nous étions enfants mais je n'en garde aucun souvenir. Je connais juste son nom en mémoire pour le lien qui l'unit pendant quelques années à ma famille maternelle. En fait, je ne me souvenait pas que mes parents s'était mariés à cet endroit. On ne nous a rien raconté de ce mariage. Je me souviens juste d'une chose que mes parents se sont rencontrés dans un train. Mon père cheminot lui aussi a rencontré une fille de cheminot dans un train. 

    Accueillir un cheminot comme gendre dans une famille de cheminots a du être vu d'un bon oeil. J'ai grandi dans un quartier où ne vivaient que des cheminots, c'était tout un univers, une identité ferroviaire !

    Ce village de Sommepy doit garder la mémoire des champs de batailles, de la terre ensanglantée  et de la désolation. Un monument américain y a été érigé en 1937 pour honorer la mémoire de 70 000 soldats ayant combattu en Champagne l'été 1918. Ce monument du nom du Blanc Mont, est-ce que j'y suis déjà allée ?

     https://fr.wikipedia.org/wiki/Monument_am%C3%A9ricain_du_Blanc_Mont

     

     


    votre commentaire
  • Mariages

    Mon grand-père et ma grand-mère étaient invité à ce mariage de personnes  que je ne peux identifier.

    C'était sans doute des proches ou de la famille. Mes grands-parents sont les derniers à gauche au deuxième rang.

    Mariages

    Encore des inconnus sur cette photo, sauf deux personnes, le deuxième homme sur la droite au dernier rang est mon oncle Pierrot et juste en dessous, ma tante Raymonde, toute jeune. La tante Raymonde était la soeur de ma mère. Ma mère étant l'ainée de la famille, la tante Raymonde était la seconde des 6 enfants de mes grands-parents. Ma tante Raymonde est décédée au printemps dernier à l'âge de 89 ans.

    Il s'agit sans doute d'un mariage du côté de la famille de mon oncle.

    Le mariage de mon oncle RogerMariages

     

    Mes grands-parents entourent les mariés. La robe de mariée blanche s'est démocratisée et éliminer le tailleur foncé.

    Mariages

    Le mariage de ma tante Monique avec mon oncle André.

    Ils sont magnifiques tous les deux. 

    Je leur rend hommage, ce sont deux personnes que j'ai apprécié beaucoup, ma tante est décédée trop tôt et mon oncle à 88 ans est toujours en vie.

    Derrière le marié, il y a mon oncle Roger, frère de la mariée et de ma mère.

    Ensuite, il y a la belle soeur de mon oncle à coté de de son mari, frère de l'oncle Andrée. La dernière personne à droite est ma tante Yvette, mariée avec mon oncle Roger. 

     


    votre commentaire
  • Cette photo a été trouvé dans l'album photo de ma grand-mère, je ne sais qui sont ces deux communiantes sur la photo, sans doute deux soeurs.

    On voit aux aubes portées, le sacré de cet événement et son importance pour une famille.

    Photos de communion

    Photos de communion

    Nous sommes le 5 aout 1945 à Lépron-les-Vallées dans les Ardennes, en ce jour de communion.

    Roger, l'unique frère de ma mère a 12 ans et Monique, une de ses soeurs a 11 ans.

    Il n'était pas rare dans les familles de reculer ou d'avancer l'âge de la communion d'un des frères ou ou d'une soeur proches pour ne faire qu'une cérémonie. Nous sommes à la fin de la guerre, la vie reprend et les célébrations avec. Sans doute que des militaires alliés libérateurs sont toujours basés non loin de là. On a du mal à imaginer que ces enfants cinq ans auparavant ont fuit la région avec leur famille et ont du marcher encore très jeunes jusqu'à  Poitiers au printemps 1940. Sans doute que ce jour de fête a donné lieu à un repas plus copieux que ceux des périodes de rationnement pendant ce temps de guerre encore si proche.

    Photos de communion

    Nous sommes en 1960, une nouvelle génération d'après guerre est née.

     Mon frère ainé porte une aube un peu plus moderne mais la photo est tout aussi solennelle que les précédentes.

    Le temps est aux réjouissances et aux fêtes familiales, les communions offrait ces occasions.

     On adorait ça enfant, aller à une communion et surtout les préparatifs qui duraient plusieurs semaines, les adultes préparaient les menus et les écrivaient à la main de leur plus belle écriture avec application.  On salivait à l'avance à l'idée de toutes ces bonnes choses écrites. Qui se souvient des intitulés des menus très évocateurs " délice de l'escargot" pour la salade, des vins fins, champagne, café et liqueurs ? Il fallait prévoir trois repas, celui du dimanche midi, celui du dimanche soir et celui du lendemain midi. Les traiteurs n'existait pas, on n'allait pas au restaurant, on embauchait une cuisinière qu'on connaissait et qui gérait tout ça avec une serveuse.

     On nous achetait pour l'occasion une nouvelle tenue, parfois on allait chez la couturière. On allait louer l'aube en famille. Et le jour J, on cueillait les bouquets de fleurs blanches de préférence dans le jardin, les boules de neige, les lilas...On faisait même parfois des couronnes de fleurs pour les filles. On repeignait le garage en blanc, on préparait les tables.Tout ça était un véritable événement ! 

    Tous ces préparatifs devaient être un investissement financier important pour des familles modestes qui devaient au fil des années organiser deux ou trois communions, voir plus s'ils avaient beaucoup d'enfants. Mais on groupait comme je l'ai expliqué au dessus. Ce n'était pas un sacrifice mais une fierté, dz le faire.

    Quant était-il de l'engagement religieux ? Pour les communiants, il y avait toute une préparation, la retraite, comme un camp de scouts avec beaucoup de chants et un peu de spiritualité. Généralement, on prenait ça très au sérieux, c'était important comme un rite de passage, on quittait l'enfance par un engagement spirituel. Du coté des parents, il s'agissait plus de tradition que d'engagement religieux. On avait pas le choix et tout le monde le faisait dans le village. Je me souviens de mon père, sympathisant communiste qui bien sûr ne tenait pas les curés dans son estime. Il avait du se faire baptiser le jour de son mariage avec ma mère ! Le sujet revenait régulièrement, il n'en était pas fier. Il n'était pas contre qu'on fasse notre communion, la tradition gagnait sur les engagements. Mais le jour des événements religieux pas question d'aller à l'église, il y avait toujours un groupe d'hommes anti-curés, anti-église qui ne franchissait pas et jamais la porte d'une église. Il profitait de ce moment de contestation pour franchir la porte du bistrot local pour débattre autour d'un verre ou deux. Certains prenaient de l'avance et étaient déjà bien éméchés avant le repas. J'aimais cette contradiction dans ma famille, cela a un peu contribué à me faire mes propres opinions sur la religion.

    Faire sa communion, c'était aussi au centre d'une belle cérémonie avec toute sa famille et les autres communiants. On recevait des cadeaux, un bracelet, une gourmette, une chaine en or de la part de son parrain et de sa marraine. On pouvait recevoir aussi un stylo avec une plume en or et des cadeaux ridicules parfois comme un nécessaire de toilette dans une belle boite en cuir. Jamais on ne l'utilisait, on la gardait, on l'ouvrait pour regarder les éléments tous bien rangés à leur place. On était important pour tous ce jour là, au centre de l'attention, on nous prenait en photo avec notre parrain et notre marraine qui eux aussi étaient à l'honneur. Ma marraine était la tante Marie-Thérèse avec qui j'ai toujours gardé un lien privilégié. Mon parrain était un ami de mon père que je n'ai dû voir q'une ou deux fois dont le jour de ma communion. On offrait aux invités une petite carte faite imprimée, "Souvenir de ma communion solennelle le .....".

    Ces moments là restent de bons souvenirs de famille mais ne laissent aucune affiliation religieuse.

    menu de la communion de mon frèrePhotos de communion

    Photos de communion

    Importante, la photo avec le parrain et la marraine.Photos de communion

     

     

     


    votre commentaire
  • photo giboni

    J'ai reçu cette photo de Richard, un cousin lointain dont j'ai fait la connaissance virtuelle sur Geneanet. Il m'avait déjà fait parvenir la photo militaire de mon arrière grand-père Arthur Camille. Je ne dois de le remercier chaleureusement de ce joli partage. Sa grand-mère, Marie Ernestine la mariée, était l'ainée des six enfants de Marie Mathilde Félicie et Arthur Camille, nos arrières grand-parents communs avec Richard.

     Richard a gardé a conservé précieusement au décès de sa mère. 

    Cette photo a été prise le 29 novembre 1919, jour de l'union entre Léon Louis Collin et Marie Ernestine Giboni. Richard a pu identifier la plupart des personnes présentes sur la photo. Il m'a juste demandé de lui indiquer qui était mon grand-père. Je n'ai pas hésité une seconde à dire que mon grand-père était celui qui porte un chapeau au dernier rang. Je me trompe peut-être mais je vois en lui des airs de mon père et de mon frère aîné. J'ai très peu connu ce grand-père mais je lui consacrerai un article une prochaine fois. Il était né en 1902 et avait 17 ans au moment de la photo. 

     La mariée a tout juste dix neuf ans. En la regardant, c'est tout à fait troublant de voir la ressemblance frappante avec ma tante Solange, soeur ainée de mon père. Après tout Marie Ernestine était sa tante, il n'y a rien d'étonnant à cela. Je vois que tous sur la photo ont les cheveux bruns ou du moins châtains, est-ce que ce trait génétique s'est transmis de générations en générations ? Mon père était très foncé de cheveux, mes frères, ma soeur et moi sommes châtains.

    Les parents de la mariés sont assis de chaque côté du couple. Mon arrière grand-mère à côté de son gendre et son mari Arthur Camille dont je vous ai parlé longuement précédemment est à droite de la mariée, sa fille.

    Nous sommes une année après la fin de la guerre. Ces familles ont eu surement des deuils. Ils sont pratiquement tous habillés en foncé. Dans les milieux ruraux et modestes ont avait juste un seul vêtement de cérémonie qu'on portait à multiples occasions, mariages, baptêmes, enterrements... La mariée a un joli voile comme une charlotte agrémentée d'un voile blanc.  

    Presque tous les hommes portent la cravate, ce n'est pas rien de porter une cravate, tout un symbole de convenance qu'on accorde à l'événement !

     

     


    votre commentaire
  • Je vous délaisse un peu ces temps ci mais je ne vous oublie pas. Je me promets de venir à votre rencontre prochainement.

    Je ne sais pas encore qui je vais choisir mais vous méritez certainement tous que je vous accorde un petit moment.

    J'ai entendu l'autre fois à la radio que certaines personnes développaient des symptômes psychologiques hérités de leur lignée généalogique.

    Ils est sûr que le passé de nos pères et mères peut être lourd à porter, surtout avec tous les non-dits et les secrets de famille.

    La généapsychologie, nouvelle dans le domaine, s'intéresse à tous ces traumatises hérités des tragédies familiales passées. On sait par la réalité même de l'Histoire qu'elles ont été terribles pour certaines familles.

    De vous ancêtres qui n'ont pas dû tous avoir une vie facile, je ne ressens pas de pesanteur psychologique en héritage. Au contraire, aller à votre rencontre, est source de découverte et d'ancrage, vos vies en un héritage. Un attachement intuitif avec certains d'entre vous s'est construit. Certains peuvent revendiquer des héritages patrimoniaux, pour moi, il n'en est rien. Je ne peux que me sentir appartenir à l'héritage de vos existences simples, rudes et fortes, travailleuses, modestes ancrées dans la réalité de la vie. Sans tomber dans l'angélisme, la nature humaine pouvant montrer le meilleure et le pire, j'ose imaginer que certains d'entre vous ont dû avoir leur part d'ombre restée bien cachée. 

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique